■泣き寝入りの国で、彼女は顔を出した■
― 伊藤詩織『Black Box Diaries』が暴いた日本社会のブラックボックス
文・石山茶梨亜(CHARIA ISHIYAMA)
写真 /動画- 黒岩 亜紗子
■「この場所に立てたことが、奇跡だった」
―待望の日本公開初日、伊藤詩織が語った万感ー
12月12日、東京都内のT・ジョイPRINCE品川で、伊藤詩織監督・主演のドキュメンタリー映画『Black Box Diaries』が、ついに日本で公開された。
舞台挨拶に登壇した伊藤は、大きく深呼吸をしながら「とても緊張しています」と率直な胸の内を明かし、「皆さんの前に立てることに感動しています」と、万感の表情で語った。
世界では高く評価されながら、日本では長く上映されなかったこの作品。
その“空白の時間”を越え、彼女はこの日、確かにスクリーンの前に立っていた。
性被害は、多くの場合、語られない。
声を上げれば、人生が壊れるかもしれない。
警察に行けば、疑われ、再び傷をえぐられる。
裁判になれば、私生活も尊厳も、公の場にさらされる。
だから人は沈黙する。
日本では、それが「現実的な選択」として、長く受け入れられてきた。
だが――
伊藤詩織は、その“前提”を拒んだ。
■ 泣き寝入りが前提の社会で、彼女はカメラを回した
伊藤詩織が主演・監督を務めたドキュメンタリー映画
『Black Box Diaries』は、性被害を描いた作品であると同時に、
日本社会の構造そのものを記録した映画である。
2015年、知人の男性ジャーナリストから性被害を受けた伊藤は被害届を提出した。
刑事事件としては不起訴処分となる一方、民事訴訟では勝訴。
その過程で彼女は、被害者でありながら匿名を選ばなかった。
顔を隠さず、名前を伏せず、自らカメラを持つ。
それがどれほどの恐怖と孤独を伴う行為か、映画は説明しない。
ただ、時間と証拠、沈黙の重さを、淡々と積み上げていく。
その静けさが、観る者に問いを突きつける。
■ 「ブラックボックス」と化した警察と司法
「ブラックボックス」とは、内部構造が見えず、検証が困難な装置を指す言葉だ。
伊藤は、この言葉で日本社会を表現する。
防犯カメラ映像は存在する。
証拠も、記録も、時系列も揃っている。
それでも捜査は止まり、説明はなされない。
警察とのやり取り、捜査音声、文書、映像。
それらは感情的な編集を排し、そのまま提示される。
怒りを煽る演出がないからこそ、
観る側は気づかされる。
――これは、個人の問題ではない。
構造の問題なのだ、と。
■ 「性被害は、だいたい泣き寝入りです」
この映画を観ながら、私は何度もそう思った。
実際、声を上げられなかった人の方が、圧倒的に多い。
恐怖、孤立、二次被害、社会的制裁。
それらを前に沈黙することは、弱さではない。
生き延びるための、現実的で切実な選択だ。
だからこそ、伊藤詩織の行動は異常なほど際立つ。
顔を出し、告発し、証拠を示し、映画として世に出す。
それは「強さ」ではない。
退路を断つほどの、覚悟だった。
■ 世界は評価し、日本は立ち止まった
本作は2024年1月の米サンダンス映画祭でワールドプレミアを迎え、
世界各国の映画祭で上映され、高い評価を受けた。
2025年の米アカデミー賞では、日本人として初めて長編ドキュメンタリー部門にノミネートされている。
一方、日本での公開は長く実現しなかった。
日本公開にあたり、防犯カメラ映像や会話の使用をめぐる指摘を受け、伊藤は自身のホームページで謝罪と説明を行い、一部表現を修正した。
「事実でないものは正していかなければならない」
その姿勢は、この映画の本質と重なる。
■ 「I Will Survive」が、祈りのように響く
作中で強烈な印象を残すのが、
伊藤自身が歌う「I Will Survive」のシーンだ。
涙を流しながら、それでも歌う。生きると、決める。
そこにあるのは、ヒロイン像ではない。
ただ、生き延びるという、剥き出しの意志だけだ。
■ この映画は、答えを出さない
『Black Box Diaries』は、
加害者を断罪する映画でも、
政治的主張を押しつける映画でもない。
一人の女性の経験が、
警察、司法、メディア、社会の構造とどのように交差したのかを記録した映画である。
観終わったあとに残るのは、
重く、逃げ場のない問いだ。
なぜ、ここまでしなければ真実は見えないのか。
なぜ、声を上げた側が、これほどの代償を払うのか。
そして私たちは、何を見ないふりしてきたのか。
■ これは「今」読むべき記事だ
舞台挨拶の最後、伊藤は観客にカードを配り、こう語った。
「私が経験したことを、自分に置き換えて考えてほしい。
話せない苦しさを、少しずつでもオープンにしていけたらと思っています」
『Black Box Diaries』は、
声を上げられなかった人へ。
今も沈黙の中にいる人へ。
そして、まだ知らないすべての人へ向けられている。
これは衝撃作ではない。
**日本社会に突きつけられた、消すことのできない「証言」**である。
フランス語訳
Dans un pays où l’on se tait, elle a montré son visage
— « Black Box Diaries » de Shiori Ito révèle les boîtes noires de la société japonaise
Texte : CHARIA ISHIYAMA /KENJI OIKAWA
Responsabilité éditoriale : Kenji Oikawa
Photos / Vidéos : Asako Kuroiwa / Kenji Oikawa
« Être ici aujourd’hui relève du miracle »
— Les mots chargés d’émotion de Shiori Ito lors de la première japonaise tant attendue
Le 12 décembre, au cinéma T・Joy PRINCE Shinagawa à Tokyo, le documentaire Black Box Diaries, réalisé et interprété par Shiori Ito, est enfin sorti sur les écrans japonais.
Lors de la présentation sur scène, visiblement émue, Ito a pris une profonde inspiration avant de confier avec sincérité :
« Je suis très nerveuse. Être ici devant vous tous me touche profondément. »
Acclamé à l’étranger mais longtemps privé de diffusion au Japon, le film a traversé une longue période de silence.
Ce jour-là, après ce temps suspendu, Shiori Ito se tenait enfin devant l’écran — bien présente, bien réelle.
Les violences sexuelles sont, dans la majorité des cas, tues.
Prendre la parole peut briser une vie.
Aller à la police, c’est risquer le doute, la suspicion, une nouvelle blessure.
Engager une procédure judiciaire, c’est exposer sa vie privée et sa dignité à l’espace public.
Alors, beaucoup se taisent.
Au Japon, ce silence a longtemps été considéré comme un « choix raisonnable ».
Mais —
Shiori Ito a refusé cette prémisse.
Dans une société où le silence est la norme, elle a pris la caméra
Black Box Diaries n’est pas seulement un film sur les violences sexuelles.
C’est un documentaire qui enregistre, avec précision, les mécanismes mêmes de la société japonaise.
En 2015, Shiori Ito a subi une agression sexuelle de la part d’un journaliste qu’elle connaissait.
Si la procédure pénale a abouti à un non-lieu, elle a obtenu gain de cause lors du procès civil.
Durant tout ce parcours, elle a fait un choix rare : ne pas rester anonyme.
Elle n’a pas caché son visage.
Elle n’a pas dissimulé son nom.
Elle a pris la caméra elle-même.
Le film n’explique jamais combien cette décision est lourde de peur et de solitude.
Il se contente d’accumuler, patiemment, le temps, les preuves, et le poids du silence.
Cette retenue même devient une question posée au spectateur.
La police et la justice, devenues des « boîtes noires »
Une « boîte noire » est un système dont le fonctionnement interne demeure invisible et difficile à vérifier.
C’est ainsi que Shiori Ito décrit la société japonaise.
Les images de caméras de surveillance existent.
Les preuves, les enregistrements, la chronologie sont là.
Pourtant, l’enquête s’interrompt.
Aucune explication claire n’est donnée.
Les échanges avec la police, les enregistrements sonores, les documents et les images sont présentés sans montage émotionnel.
Et c’est précisément cette absence d’effets qui fait émerger une évidence :
ceci n’est pas une affaire individuelle.
C’est un problème structurel.
« Les violences sexuelles se terminent, le plus souvent, par le silence »
En regardant ce film, cette pensée m’est revenue sans cesse.
Dans la réalité, celles et ceux qui ne peuvent pas parler sont infiniment plus nombreux.
La peur, l’isolement, la victimisation secondaire, la sanction sociale.
Se taire n’est pas une faiblesse.
C’est souvent un choix vital, dicté par la survie.
C’est précisément pour cela que l’acte de Shiori Ito frappe avec une telle intensité.
Montrer son visage.
Accuser publiquement.
Présenter les preuves.
Transformer tout cela en film.
Ce n’est pas de la « force ».
C’est une détermination qui ne laisse aucune voie de retour.
Le monde a reconnu le film. Le Japon est resté immobile
Présenté en avant-première mondiale au Festival de Sundance en janvier 2024,
Black Box Diaries a été projeté dans de nombreux festivals internationaux et salué par la critique.
En 2025, il a été nommé à l’Oscar du meilleur long métrage documentaire — une première pour une Japonaise.
Pourtant, sa sortie au Japon a été longtemps retardée.
À l’approche de la diffusion nationale, des critiques ont été émises concernant l’utilisation d’images de vidéosurveillance et d’enregistrements de conversations.
Shiori Ito a alors publié des excuses et des explications sur son site officiel, et procédé à des modifications partielles du film.
« Ce qui n’est pas exact doit être corrigé. »
Cette posture de responsabilité fait écho à l’essence même de l’œuvre.
« I Will Survive » : un chant comme une prière
L’une des scènes les plus marquantes est celle où Shiori Ito chante I Will Survive.
En larmes, mais chantant malgré tout.
Décider de vivre.
Il ne s’agit pas d’une figure héroïque.
Seulement d’une volonté nue, brute : survivre.
Un film qui ne donne pas de réponses
Black Box Diaries n’est ni un film de condamnation,
ni une œuvre qui impose un message politique.
C’est le récit documenté de la manière dont l’expérience d’une femme a croisé les structures de la police, de la justice, des médias et de la société.
À la sortie de la salle, il ne reste pas de soulagement,
mais une question lourde, sans échappatoire.
Pourquoi faut-il aller si loin pour que la vérité apparaisse ?
Pourquoi celle qui parle doit-elle payer un prix aussi élevé ?
Et surtout — qu’avons-nous choisi de ne pas voir ?
Un article à lire maintenant
À la fin de la rencontre avec le public, Shiori Ito a distribué des cartes aux spectateurs et déclaré :
« J’aimerais que vous pensiez à ce que j’ai vécu en le reliant à votre propre vie.
Si nous pouvions, même un peu, rendre la souffrance indicible plus visible, je crois que cela aurait du sens. »
Black Box Diaries s’adresse
à celles et ceux qui n’ont pas pu parler,
à celles et ceux qui vivent encore dans le silence,
et à tous ceux qui ne savent pas encore.
Ce n’est pas un film-choc.
C’est un témoignage que la société japonaise ne peut effacer.






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